airelibre

Sunday, December 30, 2007

Saddam, un an déjà

Vae Victis


Par Hmida Ben Romdhane





C’est connu depuis la nuit des temps, le vaincu est à la merci du vainqueur. Vae Victis disaient les Romains. Malheur aux vaincus. Saddam a été pendu au petit matin du 30 décembre 2006 non pas, au fond, parce qu’il a été condamné à mort par un tribunal, mais parce qu’il a été vaincu. Vaincu non par son peuple, mais par une force étrangère qui a décidé illégalement et unilatéralement de renverser le régime d’un Etat souverain et de livrer le pays à l’anarchie et à la guerre civile.
Le gouvernement irakien a étonné le monde entier par son empressement à exécuter la sentence contre l’ancien président Saddam Hussein et par le choix d’un jour de fête, Aïd Al Idha, pour pendre un homme dont le procès, le moins qu’on puisse dire, fut entaché par d’innombrables irrégularités. En guise de procès, nous avons assisté pendant de longs mois à une mascarade télévisée où les empoignades incessantes et les coups de gueule entre les juges et les accusés ont remplacé les débats et l’argumentation juridique.
Dans tout le monde musulman, le jour de l’Aïd est une occasion pour la réconciliation et le pardon. Et l’Irak, plus que tout autre pays au monde a précisément besoin de réconciliation et de pardon. Et le gouvernement irakien, plus que tout autre force en Irak, a besoin de réconciliation et de pardon pour qu’il puisse gouverner et protéger les citoyens, qu’il prétend gouverner, contre la violence apocalyptique qui les broie. Mais au lieu de s’employer à assurer les conditions de la réconciliation au sein d’une société déchirée par la violence inter-ethnique et ivre de haine et de rancœur, le gouvernement irakien a choisi malheureusement de nourrir encore plus cette haine et d’oxygéner ces rancœurs. Il a choisi délibérément un jour de fête musulmane pour tuer un vieillard vaincu et humilié. Il a choisi le jour de l’Aïd pour verser de l’huile sur le feu de la violence ethnique qui consume le pays. Il a choisi le jour de l’Aïd pour engager le pays qu’il prétend diriger vers plus de violence, de haine et de sang.
Saddam a été indiscutablement un dictateur et a commis sans aucun doute d’immenses erreurs qui ont provoqué le malheur de son peuple et de son pays. Mais ce n’est pas son peuple qui l’a renversé. Ce n’est pas son peuple qui l’a jugé. Ce n’est pas son peuple qui l’a condamné à mort. Tout ça a été entrepris par une puissance étrangère qui, avant de condamner à mort Saddam, a condamné tout un peuple à une descente aux enfers. Le procès a été une mascarade du début à la fin et les fils ont été tirés par des gens qui se trouvent à dix mille kilomètres de Bagdad, plus précisément à Washington.
Le plus étrange est que Saddam a été pendu alors qu’un autre procès est déjà en cours. L’ancien président irakien avait comparu déjà à plusieurs reprises au procès relatif à l’affaire des « Anfal ». Vers la fin des années 1980, la guerre Iran-Irak touchait à sa fin et Saddam, voulant punir les Kurdes qui avaient collaboré avec l’ « ennemi iranien », aurait bombardé à l’arme chimique les Kurdes de Halabja, faisant « des milliers de morts ». C’est l’accusation principale du second procès dont l’accusé a été exécuté avant l’élucidation de cette affaire. Une première dans les annales judiciaires internationales !
En fait, si l’affaire de Halabja ne concernait que Saddam Hussein, si elle ne mettait en valeur que les atrocités de l’ancien président irakien, les Américains auraient peut-être ordonné au gouvernement de Nouri al-Maliki de ne pas l’exécuter avant la fin du procès. Mieux encore, ils auraient commencé par cette affaire et non par celle de « Doujail », nettement moins importante. Mais voilà, il se trouve que dans cette affaire de bombardement chimique des Kurdes de Halabja, il aurait été particulièrement difficile de limiter les débats du procès à la seule responsabilité de Saddam. Il aurait été particulièrement difficile d’ignorer la question de savoir qui a vendu à l’Irak les armes chimiques avec lesquelles il a bombardé les Kurdes. Il aurait été particulièrement difficile de ne pas aller à l’origine de la guerre Iran-Irak et de parler des pays qui ont encouragé Saddam à croiser le fer avec Khomeiny.
Peut-être Saddam attendait-il ce procès avec impatience pour mettre les points sur les « i », pour donner les noms des sociétés américaines, françaises et allemandes qui l’ont armé jusqu’aux dents. Peut-être se préparait-il à faire un grand déballage pour dire des secrets sur l’origine de la guerre Iran-Irak que certains n’aimeraient pas entendre, ou encore pour faire un compte rendu de sa réunion avec un certain Ronald Rumsfeld en 1983, quand le président Ronald Reagan l’avait envoyé à Bagdad pour l’assurer du soutien de l’Amérique qui vendait déjà secrètement des armes à l’Iran…
Une chose est sûre : Saddam ne parlera plus de ces choses gênantes. Une autre chose est sûre : sa pendaison n’aidera en rien George Bush à sortir du bourbier infernal dans lequel il a englué son armée et son pays.



30 décembre 2006

Le Pakistan dans la tourmente

Le Liaquat Bagh (Park Liaquat) à Rawalpindi où Benazir Bhutto a été assassinée jeudi dernier n’est pas à son premier assassinat politique. Déjà en octobre 1951, le Premier ministre pakistanais Liaquat Ali Khan y était abattu par un extrémiste afghan et, depuis, le célèbre parc porte le nom de sa première victime. A trois kilomètres de là, le père de Benazir, Zulfikar Ali Bhutto était pendu en 1979 par le général Zia ul Haq qui l’avait renversé dans un coup d’état deux ans plus tôt. Celui-ci fut lui-même tué neuf ans après dans un mystérieux accident d’avion qui, jusqu’à ce jour, n’a pas été élucidé. Les deux frères de Benazir étaient morts l’un empoisonné à Nice, dans le sud de la France, l’autre tué par balles au Pakistan quelque temps après son retour d’exil.
Né dans la violence en 1947 suite à la tragique partition de l’Inde, le Pakistan demeure jusqu’à ce jour l’un des pays les plus violents et les plus dangereux du monde. L’assassinat de Benazir Bhutto déchaîne les passions et risque de jeter le pays dans un nouveau cycle de violence infernale. Certains redoutent même que le pays n’entre dans une guerre civile déstabilisatrice qui ferait le malheur des Pakistanais et le bonheur des terroristes d’Al Qaida qui, depuis des années, cherchent à tuer le président pakistanais Pervez Musharraf.
Benazir Bhutto a-t-elle été assassinée par les terroristes d’Al Qaida ? La réponse est oui selon le ministre pakistanais de l’intérieur, qui affirmé il y a deux jours : « Nous avons la preuve qu’Al Qaida et les talibans sont derrière l’attentat suicide » qui a tué la présidente du Parti du peuple pakistanais (PPP). La preuve, d’après un porte-parole du ministère de l’intérieur, est « un appel intercepté dans lequel le chef d’Al Qaida au Pakistan, Baitullah Mehsoud, félicitait ses partisans ».
Dans sa dernière interview donnée au magazine américain Newsweek le 12 décembre, Benazir Bhutto disait avoir été informée qu’un attentat se préparait contre elle « autour du 21 décembre ». Mais Benazir avait aussi fait part de « la connivence entre les services secrets pakistanais (ISI) et des politiciens à la retraite qui étaient toujours opposés à la famille Bhutto ». Une chose est sûre : Benazir a plusieurs ennemis au Pakistan qui ont intérêt à ce qu’elle disparaisse.
La mort violente de Benazir Bhutto est un coup dur pour le Pakistan dans la mesure où elle rend nettement plus difficiles les efforts de stabilisation du pays. Elle prend de court les Américains qui, depuis des mois, s’efforçaient d’assainir le contentieux politique qui séparait Pervez Musharraf et la présidente du PPP. Les rencontres entre Benazir et Musharraf et l’accord donné par celui-ci pour que celle-là rentre au Pakistan le 18 octobre dernier étaient le résultat des pressions de la Maison blanche, extrêmement inquiète de la possibilité d’une déstabilisation à grande échelle d’un pays détenteur d’armes nucléaires. L’objectif que poursuivaient les Américains consistait à assurer un partage du pouvoir au Pakistan entre Pervez Musharraf à la présidence et Benazir Bhutto au Premier ministère. C’était, selon eux, la meilleure façon de stabiliser le pays et de barrer la route au scénario-cauchemar d’une appropriation des armes nucléaires par des groupes extrémistes.
Il est donc compréhensible que la soudaine disparition de Benazir Bhutto prenne l’aspect d’un désastre à Washington. Mais l’administration Bush semble pressée par le temps et, avant même l’enterrement de la défunte présidente du PPP, les responsables américains au Pakistan (diplomates et services de renseignements) ont tiré de leur chapeau le « plan B ». Ils ont aussitôt commencé leurs contacts avec les hauts cadres du Parti du peuple pakistanais pour voir s’il y a quelqu’un qui dispose d’assez de charisme et de popularité pour remplacer Benazir Bhutto. Ils ont même entamé des contacts avec la Ligue musulmane pakistanaise de Nawaz Sharif, en dépit de leur méfiance à l’égard de celui-ci pour prospecter les possibilités d’une coalition entre l’ancien Premier ministre et celui qui l’avait renversé en octobre 1999, c'est-à-dire le général Musharraf.
La mort de Benazir Bhutto a désorienté les Américains qui, du coup commencent à tâtonner dans un pays en pleine ébullition. Leur discours sur la démocratie au Pakistan semble connecté de la réalité. Vouloir stabiliser le pays à travers le processus électoral est, dans l’état actuel des choses, chimérique. Les divisions entre Pakistanais sont si profondes et les passions sont si déchaînées que toute élection risque de se transformer en une guerre des rues entre les différents courants politiques.
Il est peu probable que le président Musharraf maintienne la tenue des élections législatives à la date du 8 janvier prochain initialement prévue. Il est peu probable aussi que la Maison blanche puisse aider en quoi que ce soit les Pakistanais à stabiliser leur pays. D’autant que le compte à rebours de l’actuelle administration a commencé et que les Etats-Unis entrent dans une année électorale, c'est-à-dire dans un état d’immobilisme politique qui les détournera des affaires du monde.
Reste l’armée pakistanaise. C’est le seul corps uni, efficace et capable de maintenir le minimum de stabilité nécessaire à la vie économique et sociale des165 millions d’habitants du Pakistan. Garante de l’unité du pays, l’armée est toujours en scène dès qu’elle juge que la stabilité du pays est menacée. Dans les trente dernières années, elle est intervenue en 1977 pour renverser le Premier ministre élu, Zulfikar Ali Bhutto, et en 1999 pour renverser un autre Premier ministre également élu, Nawaz Sharif. Depuis, l’armée est au pouvoir et ce ne sont pas les troubles actuels qui vont la convaincre de regagner ses casernes. Si la situation empire, le président Musharraf n’aura guère le choix que de recourir à nouveau à l’état d’urgence, même s’il a troqué le mois dernier son uniforme militaire contre un costume trois pièces.


HBR

Wednesday, December 26, 2007

Success Story

S’il y a un continent qui a su tirer les leçons de son histoire sanglante, c’est bien l’Europe. Durant des siècles, ce continent était engagé dans des guerres sanglantes et tous les prétextes étaient bons pour que les pays qui le composent se lancent dans un jeu de massacre effroyable. Il y avait les guerres de religion, les guerres de conquête, les guerres de vengeance, celles provoquées par la volonté de puissance etc…
La deuxième guerre mondiale avait fait à elle seule 60 millions de victimes et des destructions d’une ampleur inimaginable. C’était le choc qui secoua l’Europe et amena ses habitants à se dire trop c’est trop et que ça ne pouvait plus durer comme ça. Effectivement, ils étaient allés très loin dans la folie meurtrière et destructrice qui, de temps à autre, s’emparait de leur continent. En l’espace de deux décennies, deux conflits majeurs se déclenchèrent en Europe et s’étendirent à la majeure partie de la planète.
Alors que l’Europe n’avait pas encore fini de panser ses blessures et de reconstruire ce que la guerre de 39-45 avait détruit, ses politiciens avaient eu l’intelligence d’aller au fond des choses si l’on peut dire en se penchant sur la question du charbon et de l’acier. Pourquoi ces deux matières premières précisément ? Parce que sans charbon ni acier, il n’y aurait jamais eu de guerres meurtrières et destructrices de l’ampleur de celles observées au XIXe et XXe siècles. Le charbon alimente les hauts fourneaux qui font fondre l’acier. L’acier fondu est la matière première fondamentale des industries d’armements qui équipent les armées. Ce n’est donc pas sans raison que le charbon et l’acier ont toujours été considérés comme les deux piliers de la guerre.
Le 18 avril 1951, fut signé à Paris par l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays Bas, un traité instituant la « Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier » (CECA). Si l’idée première derrière la création de cette première institution européenne consistait à empêcher le réarmement de l’Allemagne par le contrôle strict de l’utilisation du charbon et de l’acier, le traité de Paris s’avèrera être la pierre angulaire sur laquelle allait être construite, lentement mais sûrement, une communauté prospère de 400 millions d’âmes vivant dans un espace de 3,6 millions de kilomètres carrés.
En effet, moins de six ans après, les signataires du traité de Paris signèrent le traité de Rome le 25 mars 1957, instituant la Communauté Economique Européenne (CEE). Douze ans après la fin d’une guerre dévastatrice, l’Europe franchit un pas décisif dans le sens de la coopération politique économique et commerciale. Le succès du traité de Rome est tel que la nouvelle communauté n’a cessé depuis de s’élargir.
Le 1er janvier 1973, les six deviennent neuf avec l’entrée dans la CEE du Danemark, de la Grande Bretagne et de l’Irlande. Ils deviennent dix le 1er janvier 1981 avec l’entrée de la Grèce, puis douze le 1er janvier 1986 avec l’entrée de l’Espagne et du Portugal.
Le 7 février 1992, les douze signèrent le traité de Maastricht, petite ville au sud de la Hollande, instituant l’Union Européenne (UE). Un nouveau pas dans l’intégration européenne fut franchi. La nouvelle institution, plus forte et plus confiante que jamais, continue d’absorber les pays européens les uns après les autres.
Le 1er janvier 1995, les douze de l’UE deviennent quinze avec l’entrée de l’Autriche, de la Finlande et de la Suède. Le 1er mai 2004, les quinze deviennent 25 avec l’entrée de Chypre, de l’Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de Malte, de la Pologne, de la République tchèque, de la Slovaquie et de la Slovénie. Enfin le 1er janvier 2007, les 25 deviennent 27 avec l’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie.
Le 1er janvier 1999 reste une date historique dans ce processus d’intégration. L’euro devient la monnaie unique des Européens. Certes quelques rares pays, comme la Grande Bretagne, ont préféré garder leur monnaie nationale, mais cela n’a pas empêché le fulgurant succès de l’euro qui, au moment de son lancement, valait un tiers de moins que le dollar et vaut aujourd’hui un tiers de plus.
Une autre date historique dans cette success story européenne : le 21 décembre 2007. Il y a moins d’une semaine, l’UE a étendu l’abolition des contrôles à l’intérieur de ses frontières à neuf de ses membres qui ont rejoint l’Union le 1er mai 2004 (un délai supplémentaire ayant été jugé nécessaire pour Chypre, la Bulgarie et la Roumanie). Huit des nouveaux bénéficiaires sont d’anciens membres du bloc soviétique. C’est dire le chemin parcouru non seulement depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, mais aussi depuis la fin de la guerre froide symbolisée par l’effondrement du mur de Berlin en 1989. Aujourd’hui, 400 millions d’Européens peuvent circuler librement dans un immense espace s’étendant de la Finlande et la Suède au Nord à l’Espagne et au Portugal au Sud et de la Hollande à l’Ouest à la Pologne à l’Est sans que quiconque leur demande leurs noms ni le contenu de leurs valises.
L’une des photos les plus frappantes, prise le 21 décembre dernier par Jens Koehler et distribuée par l’AFP, représente un soldat polonais retirant une section de barbelés à la frontière avec l’Allemagne. Cette photographie remet en mémoire une autre prise à la même frontière le 1er septembre 1939 et représentant les tanks des troupes hitlériennes fonçant sur la Pologne, déclenchant ainsi la deuxième guerre mondiale. Tout un symbole de l’immense chemin parcouru par l’Europe.

Friday, December 21, 2007

It's easier to reach the moon...

By Hmida Ben Romdhane



There is a wide spread cliché in the West presenting the Arabs as embittered and underdeveloped peoples living inside dictatorships and enjoying no rights. So, their attitudes toward the developed countries are determined by jealousy; and they hate America because they envy her wealth and the liberty her citizens are enjoying.
The Arabs are undoubtedly embittered and frustrated, not by the jealousy or the envy, but by the destabilizing feeling of injustice they experience year after year because of the imbalanced American foreign policy toward the Arab world. They feel offended and humiliated but not jealous or envious. The humiliation is the most unbearable sentiment the human being can experience. The state of mind of the humiliated people resembles that of Shakespeare’s hero who was lamenting in Macbeth: “Life is a story told by an idiot full of noise and fury and signifying nothing.”
Life in these conditions is highly depreciated, and this constitutes a strong incentive for the terrorist to sacrifice it in a despaired attempt to restore the lost dignity for the social group to whom he belongs, by harming the occupier or the oppressor. Between the humiliated party and the party inflicting the humiliation is instituted, involuntarily, a catastrophic cooperation, destructive for both.
The satellite TV and the 24-hour-information channels increase sharply and widen dramatically the sentiment of humiliation in the Arab world. Charles Graner and Ivan Frederick didn’t only abuse and humiliate the few dozens of Iraqi prisoners; they abused and humiliated the millions of Arab citizens who have seen the Abu Ghraib scandal on Al Jazeera. Likewise, the pain and the grief caused by the death of thousands of Iraqi civilians are not only felt by the victims’ relatives; they are also felt by the millions of Al Jazeera viewers. There is a devastating standardization of the Arab psyche, from Morocco to Bahrain, through the pain, the grief and the humiliation.
People in the Arab world become addicted to Al Jazeera, and this goes beyond the strict need to be informed. One could suspect a masochist behavior, a pathological need to suffer by watching tirelessly the brutal behavior of the American army in Iraq and the Israeli army in the occupied territories, with the secret hope that this self inflicted suffering will decrease the harshness of the guilt complex generated by the powerlessness and the incapacity of the Arab world to provide any help to the Iraqis or to the Palestinians. At the same time, the resentment and the hostility toward the American policy in the Middle East and the gulf increase sharply and become a matter of concern for the US officials. They are concerned that the rage and the hatred expressed in the Arab and Muslim world reach an unprecedented level. But what is dismaying is the explanation provided by officials in Washington that the wide spread hatred of American foreign policy is the consequence of the failure of public relations and communication policies.
This flawed explanation is seen in the Arab countries as an attempt by the US administration to avoid going to the root of the problem. For the real problem here is the very substance of the US policy toward the Arab world and not the alleged incompetence of they who are in charge of the American public relation policy. A simple declaration by a third rank US official condemning the destruction of Palestinian houses by Israeli bulldozers, for instance, can do more in improving the American image than the best public relation campaign carried out by the most competent experts.
The recent report by a Pentagon advisory panel is very clear on this issue: “The critical problem in American public diplomacy directed toward the Muslim world is not one of ‘dissemination of information’ or even one of crafting and delivering the ‘right’ message. Rather it is a fundamental problem of credibility”, says the report, quoted by the New York Times. This problem of credibility has worsened sharply since the occupation of Iraq where, instead of the promised democracy, Iraqis are facing chaos and death.
In the light of what is going on in Afghanistan and Iraq it’s hard for America to convince the Arabs and Muslims in the “Great Middle East” of its good will or its intention to help, not to harm. After seeing what has been done in Falluja, for instance, it’s hard for the people of the region to accept the idea that the destruction of the town is the necessary step for democracy or the prelude for progress.
However, one can’t seriously argue that American credibility is lost once and for all in the Arab and Muslim world. According to History there are neither perpetual enemies nor permanent allies. So, one day or the other, things will change. But things can change for the better or the worse. In either case, the ball is in the American field. For the nature of the change is dictated by who decides and not by who reacts to the decision. And till now, the Arabs had no other choice but to react to American decisions with little chance to influence or reverse them. We are waiting for decisions that generate other feelings than disappointment and anger. For this, The US should change its politics toward the Arab world and not just its communication policy.
In one of his columns in The New York Times, Thomas Friedman wrote: “ I want a president who can one day restore Sept. 11th to its rightful place on the calendar: as the day after Sept.10th and before Sept.12th . I do not want it to become a day that defines us.”(1) I do not think that Mr. Friedman wants America to forget the World Trade Center and turn its back to the victims. But he is right to refuse the idea that his country remains indefinitely “addicted to 9/11”.
More than five years now separate us from the tragic event. Isn’t it time for an introspection exercise and a good opportunity to think about all the mistakes committed by the US foreign policy makers? What we call international politics is a huge forum in which nations are bullying peacefully, and sometimes violently, to defend and ensure their interests. But frankly, one can’t understand the systematic hostility of the American foreign policy makers to the Arab causes. One can’t understand what interest America has ensured by locking up itself in the Iraqi stalemate, what harm will affect US interests if the Palestinians establish their State on 22% of Palestine or what good Washington is reaping by supporting systemically Israel ?
America went to the moon because it had the will to do so. It couldn’t reconcile itself with the Arab world because it lacks the will to do so. Till when should we live with the incongruity that it’s easier to reach the moon than to ensure some justice on earth?
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(1) The New York Times, October 14, 2004.

Saturday, December 15, 2007

Apartheid d'hier et d'aujourd'hui

Les juifs israéliens, soixante ans après la création d’Israël, n’arrivent toujours pas à se débarrasser de cette mentalité de ghetto que les colons ont ramenée avec eux d’Europe. Ils demeurent recroquevillés sur eux-mêmes et fondamentalement hostiles au cinquième de la population d’origine arabe qui compose la société israélienne. Dès lors, il n’est guère étonnant d’apprendre que la majorité d’entre eux sont plus habités que jamais par des sentiments carrément racistes et par le désir ouvertement exprimé de voir leurs concitoyens arabes quitter le territoire israélien.
Les résultats de l’enquête menée par l’Association pour les droits de l’homme en Israël sont aussi inquiétants que choquants. Selon ces résultats, publiés le 8 décembre dernier dans un rapport de 70 pages, les incidents racistes dont sont victimes les Arabes israéliens ont augmenté de 26% en 2006. 55% de Juifs souhaitent que l’Etat israélien pousse les Arabes à quitter le pays, et 78% n’aiment pas entendre parler d’une participation des partis politiques arabes au gouvernement. 30% éprouvent de l’hostilité en vers les Arabes et 31% éprouvent carrément de la haine. 55% n’aiment pas partager les mêmes lieux de loisir que les Arabes et, plus inquiétant encore, 75% des étudiants (censés normalement porter en eux les élans de générosité et de progressisme de la jeunesse) pensent que les Arabes « ne sont ni cultivés, ni éduqués, ni propres ».
Mentalité de ghetto importée d’Europe, mais aussi mentalité d’apartheid calquée sur le défunt régime mis en place par les Blancs d’Afrique du sud. Cette mentalité d’apartheid dans laquelle semble se complaire beaucoup d’Israéliens remonte en fait en 1948 quand 750.000 Palestiniens furent expulsés de chez eux par la force. Ces centaines de milliers de Palestiniens, devenus depuis des millions, sont disséminés dans ce qui reste des territoires occupés par Israël, en Jordanie, en Syrie, au Liban, dans les pays du Golfe et ailleurs. C’est cette mentalité d’apartheid qui pousse les Israéliens à refuser catégoriquement de discuter même du principe du retour de ces réfugiés dont beaucoup sont morts, mais dont les descendants croupissent dans des camps depuis des décennies dans les conditions déplorables que tout le monde connaît.
C’est cette même mentalité d’apartheid qui a amené les autorités d’occupation à construire des routes de contournement pour les colons qui relient les colonies entre elles, à Israël et à Jérusalem. Elles sont, cela va sans dire, absolument interdites aux Palestiniens. Ceux-ci sont soumis aux régulations arbitraires des autorités militaires d’Israël, tandis que les colons obéissent aux lois civiles israéliennes.
C’est encore cette mentalité d’apartheid qui a amené les autorités d’occupation à construire en Cisjordanie un mur de plusieurs centaines de kilomètres dans le but de séparer les Palestiniens des colons et d’empêcher ceux-ci de « s’infiltrer » en Israël et à Jérusalem. En réalité ce mur aggrave encore plus les conditions de vie des Palestiniens puisqu’il a eu pour effet de séparer les villages palestiniens les uns des autres et de séparer les agriculteurs palestiniens de leurs champs et de leurs oliviers. Cette barrière est appelée par les Israéliens « Gader Hafrada ». Et ici, il est intéressant de relever que le mot « apartheid » veut dire séparation en Afrikaans, et le mot « hafrada » signifie séparation en hébreu…
Depuis la création d’Israël jusqu’à ce jour, il y a un fil conducteur que tous les dirigeants israéliens ont suivi et qui explique pourquoi telle ou telle décision a été prise. Il y a un point commun entre des décisions aussi différentes que l’expulsion des Palestiniens en 1948, l’imposition de lois militaires d’exception aux Palestiniens des territoires occupés depuis 1967, la construction de routes de contournement pour les colons, le mur qui serpente la Cisjordanie, l’interdiction faite à tout réfugié palestinien de revenir chez lui et l’encouragement des Juifs du monde entier à s’installer en Israël et en Cisjordanie. Le même point commun existe entre des sentiments aussi variés que la haine envers les Arabes, le racisme et les pratiques discriminatoires dont sont victimes les citoyens israéliens d’origine palestinienne, le rêve des partisans d’Avigdor Liebermann de voir tous les Palestiniens quitter la Palestine et s’installer ailleurs etc… Ce point commun qui se trouve à la base de toutes ces décisions et tous ces sentiments est l’attachement pathologique à un Etat juif en tous points semblable à l’attachement pathologique des Boers d’Afrique du sud à un Etat blanc.
Cependant, il y a une différence entre ces deux apartheids. Le régime d’apartheid sud africain était isolé, décrié, méprisé et combattu par tous les pays du monde sauf …Israël qui, affinités obligent, entretenait avec lui des relations privilégiées. Le régime d’apartheid israélien est accepté, aidé, défendu, chouchouté même par de nombreux pays dans les continents américain et européen. Et même quand une personnalité internationale se ravise, se révolte contre l’apartheid israélien et l’appelle par son nom, comme l’a fait l’ancien président américain dans son livre « Peace Not Apartheid », elle est aussitôt traitée d’antisémite, d’ennemie de la paix, d’amie des terroristes et autres absurdités de ce genre.
Dans notre monde d’aujourd’hui, même l’apartheid n’échappe pas à cette règle des deux poids et deux mesures qui a engendré tant d’injustices et qui s’obstine à les perpétuer. On conspue l’apartheid quand il est perpétré par les Blancs d’Afrique du sud et on le soutient ou, dans le meilleur des cas, on regarde ailleurs quand il est perpétré par les Israéliens.


HBR

Friday, December 14, 2007

Il faut un miracle à Annapolis

Peut-être le miracle aura-t-il lieu et la conférence d’Annapolis aboutira-t-elle au résultat que personne n’attendait d’elle. Les pessimistes parmi les commentateurs et les observateurs étaient légion. Il faut dire que la précipitation, le cafouillage, l’impréparation et l’ambiguïté des objectifs des promoteurs de cette conférence n’incitaient pas à un optimisme débridé.
La tentative de George Bush de trouver une solution à la question palestinienne, une année avant la fin de son second mandat, s’apparente à un ultime effort de réparer ce qui peut l’être en allumant un petit contre-feu dans l’espoir de limiter un tant soit peu les effets dévastateurs de l’incendie qui consume une immense région s’étendant du Hindu Kush, région pakistanaise frontalière avec la Chine, l’Afghanistan et le Tadjikistan, jusqu’à la Méditerranée. En effet, le Pakistan est en effervescence, l’Afghanistan proche du chaos, l’Iran vit en permanence sous la menace de frappes aériennes, l’Irak est en flammes, le Liban au bord de la guerre civile et les Palestiniens plus divisés que jamais.
Le moment choisi de tenir cette conférence n’est certainement pas le meilleur, compte tenu des conditions politiques difficiles des trois principaux acteurs, les Etats-Unis, Israël et l’autorité palestinienne.
Les Etats-Unis sont affaiblis par leurs mésaventures militaires et le président Bush n’est pas au meilleur de sa forme en termes de popularité intérieure et extérieure. De plus, l’administration américaine elle-même est divisée sur la stratégie à suivre entre un département d’Etat qui veut mettre le maximum de pression Israël et le duo Dick Cheney et Elliot Abrams, respectivement vice-président et responsable du dossier Moyen-Orient au Conseil National de Sécurité, qui poussent pour qu’on laisse ce pays « tranquille ».
Le gouvernement israélien est tout aussi affaibli par sa mésaventure militaire au Liban de l’été 2006 et par les nombreuses investigations pour corruption dont fait l’objet le Premier ministre Ehud Olmert. Dans une tentative délibérée de dresser les obstacles sur le chemin d’Annapolis, le partenaire d’Olmert au gouvernement, l’extrémiste de droite, Avigdor Liberman, a eu la lumineuse idée, une semaine avant la conférence, d’exiger que les Palestiniens reconnaissent « le caractère juif » de l’Etat d’Israël. Dans le même temps, le même esprit et tout aussi délibérément, le Knesset vient de voter une loi interdisant de toucher aux frontières du « grand Jérusalem » sans l’accord des deux tiers des députés israéliens. En d’autres termes, pas le moindre village arabe de la banlieue de la ville sainte ne pourra être évacué par Israël sans l’accord des deux tiers des députés israéliens, ce qui est du domaine de l’impossible quand on a en tête les profonds clivages qui minent la société israélienne.
Enfin, en termes de faiblesse et de division, les Palestiniens ne sont pas mieux lotis. Depuis « la guerre de juin 2007 » entre Fatah et Hamas, la Cisjordanie et Gaza sont gérées séparément par des forces rivales entre lesquelles toute perspective de dialogue semble, pour l’instant, chimérique.
Concernant les objectifs de la conférence elle-même, il est difficile de croire que George Bush s’est résolu à la convoquer sans les soucis majeurs concernant la question iranienne qui lui donne du fil à retordre. Avant que le président américain ne s’englue dans les sables mouvants mésopotamiens, et avant qu’il ne renforce grandement, par ses erreurs de calcul, la position stratégique de l’Iran dans la région, ses idées sur la solution de la question palestinienne étaient conformes plutôt à celle de Sharon qu’il qualifiait d’ « homme de paix » et à qui il avait dit publiquement : « il est irréaliste de demander à Israël de retourner aux frontières de 1967 ».
La tentative d’isoler et d’affaiblir l’Iran est sans doute l’un des motifs fondamentaux qui expliquent la convocation de la conférence d’Annapolis. Mais à supposer que le Président américain veut faire d’une pierre deux coups, c'est-à-dire isoler l’Iran et régler la question palestinienne avant son départ à la retraite, à supposer qu’il est sincèrement disposé à faire les pressions nécessaires sur Israël, il ne pourra pas le faire pour une raison très simple : la campagne électorale présidentielle, qui bat son plein aux Etats-Unis, ne va pas tarder à pousser les deux partis, sous l’œil vigilant du lobby, à entrer dans leur classique surenchère à qui défend le mieux Israël.

"Déclaration d'indépendance"

Il est assez surprenant que les 16 agences de renseignement américaines, dont les deux principales la CIA (Central Inteligence Agency) et la DIA (Defense Intelligence Agency), se soient mises d’accord pour s’affranchir de la mainmise du pouvoir exécutif, c'est-à-dire de la Maison blanche, en vue d’imposer leur propre vue sur des questions aussi vitales pour la politique étrangère américaine que le programme nucléaire iranien.
Grand connaisseur du monde du renseignement américain, Thomas Powers établit une sorte de règle générale par laquelle il explique la relation intime qui a toujours lié la CIA et le président des Etats-Unis. Dans un long article intitulé « The failure » (L’échec), publié dans la New York Review of Books du 29 avril 2004, Powers écrit ceci : « On ne peut pas comprendre, et encore moins prédire, le comportement de la CIA, si l’on ne comprend pas que l’Agence travaille pour le président. Je ne connais pas d’exception à cette règle générale. En pratique, cela veut dire que la CIA se pliera toujours à la volonté du président. (…) Ce que la CIA dit et ce qu’elle fait, sera toujours façonné par ce que veut le président. Quand les présidents n’aiment pas ce qu’on leur dit, ils l’ignorent. Quand ils veulent quelque chose, ils font les pressions nécessaires jusqu’à ce que cela se concrétise. En tant qu’organisation disciplinée, l’agence ne se plaint pas et ne résiste pas. En un mot, elle est aux ordres. »
Cette analyse de Powers de la mission des agences de renseignements aux Etats-Unis s’applique parfaitement à la guerre décidée par Bush contre le régime de Saddam Hussein. Tout le monde savait que le président des Etats-Unis avait un besoin urgent en 2002-2003 d’un prétexte pour envahir l’Irak. La CIA était « aux ordres » et son directeur de l’époque, George Tenet, se souciant comme d’une guigne de la réalité irakienne, lui tordit le coup, en présentant un rapport (le National Intelligence Estimate -NIE- du 1er octobre 2002) dans lequel il se pliait aux désirs du président plutôt qu’aux impératifs de la vérité. Cette manipulation de la réalité par la CIA a engendré ce que beaucoup n’hésitent plus à qualifier de plus grand désastre stratégique et humanitaire de l’histoire américaine. En effet si Tenet et ses hommes avaient eu le courage de dire simplement la vérité sur le désarmement total de l’Irak que la CIA ne pouvait, du reste, en aucun cas ignorer, pour avoir été massivement présente de 1991 à 1998 au sein des équipes de contrôleurs de l’ONU (UNSCOM), l’Amérique serait en de bien meilleures conditions et l’Irak ne se serait pas transformé en véritable enfer pour 25 millions d’âmes.
Mais l’analyse de Thomas Powers ne s’applique plus depuis le 3 décembre 2007, date du dernier rapport de synthèse de la communauté des renseignements américains dans lequel celle-ci s’était affranchie de la pression habituelle de l’exécutif en publiant un rapport en totale contradiction avec les désirs du président Bush et de son adjoint Cheney. En estimant dans ce rapport que « depuis l’automne 2003, l’Iran a renoncé à son programme de fabrication de la bombe nucléaire », les responsables du renseignement américain ont imposé une réévaluation de la politique iranienne de Washington et ont mis fin, avec un grand soupir de soulagement, aux spéculations et inquiétudes qui se sont emparées du monde ces derniers mois au sujets des intentions de George Bush sur un éventuel bombardement de l’Iran.
Thomas Powers prend acte de ce changement radical dans la relation entre l’exécutif américain et les agences du renseignement qu’il qualifie, par ailleurs de « bonne nouvelle » en écrivant dans le Los Angeles Times du 9 décembre dernier que le rapport de synthèse « représente une conclusion honnête de la part des analystes à qui on avait demandé de dire si l’Iran était en train de construire une bombe. Le fait que ce rapport dit ce qu’il dit, ainsi que sa publication, montrent que la Maison blanche a perdu le contrôle qu’elle exerçait sur les renseignements américains. »
Il y a comme un grand soulagement dans ce qu’on appelle le « main stream media » aux Etats-Unis de voir le cordon ombilical, qui a toujours lié le pouvoir exécutif et les agences du renseignement, rompu. Jim Hoagland du Washington Post est allé jusqu’à qualifier cette rupture de « déclaration d’indépendance » en affirmant que « le 3 décembre (date de la publication du rapport) est le 4 juillet (date de l’indépendance des Etats-Unis) de la communauté des renseignements. »
Dans les médias proches des néoconservateurs, la date du 3 décembre est plutôt considéré comme une journée de deuil. Ils n’ont pas perdu de temps pour trouver les indispensables boucs émissaires. Voici ce qu’a écrit la National Review à propos du rapport : « Ce n’est un secret pour personne que les carriéristes de la CIA et du département d’Etat ont été moins intéressés par l’application des politiques iranienne, irakienne et nord-coréenne du président que par le sabotage de toute opportunité. »
L’amertume des néoconservateurs face à ce rapport a été exprimé par l’un de leurs faucons, John Bolton, qui a été se plaindre au magazine allemand Der Spiegel que les agences de renseignement ont fomenté un « quasi-putsch » contre la politique iranienne de la Maison blanche. « Ce rapport », disait Bolton, « ne visait pas à informer, mais à influencer. C’est de la politique déguisée en information. »
Ce que Bolton et ses amis n’arrivent pas à comprendre, c’est qu’il y a de vraies informations qui, si elles sont rendues publiques, influencent fortement les décisions. C’est le cas de l’information sur l’Iran contenue dans le rapport de synthèse des renseignements américains qui, selon toute vraisemblance, a évité à l’Amérique et au monde un nouveau désastre.



HBR