airelibre

Wednesday, March 18, 2009

Quand entreront-ils en hibernation?

John Bolton et Dick Cheney sont les derniers représentants d’une espèce en voie de disparition, à moins qu’elle ne soit en hibernation forcée : l’espèce des néoconservateurs. John Bolton est cet Américain avec de grosses moustaches blanches, qui hait le monde entier parce qu’il y voit partout des anti-sémites qui veulent du mal à Israël. Lui et Dick Cheney sont les derniers représentants de cette espèce à refuser d’entrer en hibernation puisqu’ils continuent à pérorer, à crier haut et fort qu’ils avaient, qu’ils ont et qu’ils auront toujours raison, et s’efforcent à mettre en garde les Américains contre le gouvernement « gauchiste » de Barack Obama.
L’espèce dont sont issus ces deux là a amplement prouvé son incompétence désastreuse en mettant à genoux les Etats-Unis sur de nombreux plans : stratégique, militaire, économique, financier etc. Il est donc normal qu’avec un bilan aussi négatif, l’écrasante majorité des néoconservateurs choisissent de se faire oublier en attendant des jours meilleurs. Mais, comme dans toute espèce, il y a des irréductibles, et Bolton et Cheney s’accrochent de manière pathologique à défendre une politique qui a mené leur pays au désastre.
Les deux ont eu l’outrecuidance de s’en prendre le week-end dernier à la nouvelle administration qui ne sait toujours pas par où commencer sa tâche titanesque de réparation du gâchis indescriptible légué par la précédente dont Cheney était le vice-président et Bolton l’un des idéologues les plus fanatiques.
Invité sur CNN, Cheney a déployé le peu de talent qu’il a pour tenter d’attirer l’attention des Américains sur le fait que leur sécurité est « en danger » sous l’administration Obama. Ce qui veut dire que du 20 janvier 2001 au 19 janvier 2009, la sécurité des Américains était pleinement assurée par l’administration Bush-Cheney, si l’on excepte les attentats du 11 septembre 2001, les dizaines de milliers de morts et de mutilés dans les guerres d’Irak et d’Afghanistan, la mise en veilleuse des lois qui les protégeaient contre les abus et leur remplacement par le « Patriot Act », la dilapidation de leur argent dans des guerres insensées, sans parler de la crise économique et financière et de ses drames sociaux et familiaux. A part ces quelques désastres donc, les Américains ont vécu en toute sécurité sous la vice-présidence de Cheney, mais que, en seulement deux mois, cette sécurité est mise « en danger » par Obama et son équipe…
John Bolton, lui, ne tient pas en place. Il écrit, il parle, il critique, il s’en prend à la nouvelle administration, il met en garde contre « le danger » que font courir à Israël les Arabes et les Iraniens et regrette visiblement le bon vieux temps de l’administration Bush où, comme chacun sait, les intérêts des Etats-Unis et ceux d’Israël étaient servis avec une sagesse et une intelligence rarement vues dans l’histoire américaine…
Les dernières « sorties » de Bolton confirment encore une fois sa fixation pathologique sur l’Iran et les Palestiniens et sa passion irrationnelle pour Israël. Au passage, il n’a pas oublié de décocher quelques flèches bien acérées aux Russes, aux Chinois et à quelques autres dont la simple existence sur terre dérange visiblement cet idéologue inconscient de la faillite spectaculaire de l’idéologie qu’il défend.
Dans un discours prononcé récemment à la « Conférence conservatrice pour l’action politique », Bolton s’est déchaîné contre le nouveau président qui est « en train de faire ce que veut la gauche et non ce qui est dans l’intérêt du pays ». Il a pointé du doigt « la naïveté » d’Obama qui veut négocier avec les Iraniens au lieu de leur faire la guerre. Pour en convaincre la nouvelle administration, Bolton a sans doute oublié de rappeler les réussites éclatantes réalisées dans la guerre d’Irak pour le déclenchement de laquelle il avait eu sa petite contribution…
Mais ce qui empêche Bolton de dormir est le « danger » que constitue Obama pour …Israël. Après avoir terminé son discours, l’orateur a répondu à quelques questions, parmi lesquelles celle de quelqu’un qui s’inquiétait d’une attaque que prépareraient les Arabes contre Israël. Il voulait savoir si dans ce cas la nouvelle administration était prête à voler au secours de son allié stratégique ? Bolton a exprimé son scepticisme quant à la volonté d’Obama de secourir Israël. « Tout au plus », répond-il au questionneur tourmenté, « il enverra un médiateur au Moyen-Orient pour négocier un arrêt des hostilités ».
Apparemment, Bolton n’avait pas eu le temps de déballer tout ce qu’il avait sur le cœur ce jour là, et il a eu recours le week-end dernier au très conservateur « New York Post » pour y publier ce qu’il n’avait pas pu dire quelques jours plus tôt. Pleurant à chaudes larmes les injustices infligées à Israël, Bolton écrit : « Obama et ses conseillers ont adopté la théorie selon laquelle le gros des problèmes du Moyen-Orient sont dus totalement ou partiellement à la fondation d’Israël et au fait que ce pays continue d’exister. Par conséquent, il faut s’attendre à ce qu’Obama, directement ou à travers son envoyé Mitchell, mette la pression sur Israël pour l’obliger à se plier aux exigences intenables des Arabes et qui vont de l’abandon des terres stratégiques à l’ouverture des portes d’Israël aux millions de prétendus réfugiés palestiniens. Les responsables israéliens ont déjà noté une intensification du rythme des avertissements sévères en provenance de Washington afin qu’Israël accélère le processus de paix et ce, en dépit de l’intransigeance des Palestiniens. »
On reste pantois face à cette grotesque distorsion de la réalité quand on sait que la semaine dernière Obama et ses conseillers n’ont même pas pu imposer la nomination d’un haut responsable au Conseil National du Renseignement détesté par Israël et son Lobby…

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