airelibre

Tuesday, March 03, 2009

L'Allemagne a payé, pourquoi pas Israël?

Nul ne pariera un kopek pour soutenir que d’ici deux ou trois ans, Israël ne mènera pas une nouvelle guerre d’agression contre ses voisins du nord ou du sud. Dans quelques temps donc, et plus précisément dès qu’Israël se sentira à nouveau en danger de paix, il n’hésitera pas à mener une nouvelle agression au nord ou au sud pour perpétuer l’état de guerre.
Dans ce cas, on aura droit encore une fois au spectacle terrifiant des destructions d’infrastructures et d’ensevelissement des civils sous les décombres ; aux grandes manœuvres habituelles tendant à culpabiliser la victime et à légitimer l’action de l’agresseur ; aux manifestations de générosité proportionnelle à l’étendue des destructions, comme on l’a vu hier à Charm el Cheikh ; et peut-être même à une « manifestation de solidarité avec les soldats israéliens blessés », comme on le verra ce soir à Genève avec la participation notamment de l’humoriste française, Anne Roumanoff, qui s’apprête à utiliser le drame biblique de Gaza pour rire et faire rire son auditoire genevois.
Hier, la station balnéaire égyptienne de Charm el Cheikh a accueilli les délégations de 70 pays et des personnalités de premier plan, dont les présidents égyptien et français, le secrétaire général de l’ONU, la secrétaire d’Etat américaine, le Commissaire européen aux affaires étrangères, et même Tony Blair, l’ancien Premier ministre britannique et actuel représentant du Quartet qui, après avoir joué un grand rôle dans la destruction de l’Irak, tente de jouer un petit rôle dans la reconstruction de Gaza.
D’après les calculs de l’Autorité palestinienne, il faudrait quelque 2, 8 milliards de dollars pour reconstruire ce qu’a détruit Israël en 22 jours, du 27 décembre au 18 janvier. En principe cela ne devrait pas poser de problèmes puisque les délégations présentes étaient plutôt d’humeur généreuse. En effet, en dépit de la crise financière terrifiante, les Etats-Unis ont consenti à donner 900 milliards de dollars, et même la petite Tchéquie, qui préside actuellement l’Union européenne, n’a pas hésité à débourser quelque 400 mille dollars.
On a donc collecté de l’argent à Charm el Cheikh pour reconstruire Gaza, mais nul ne sait encore comment cet argent va être utilisé tant les obstacles à son utilisation demeurent pour l’instant infranchissables. Les donateurs refusent qu’un sou de leur argent tombe entre les mains de Hamas. Le gouvernement issu de ce mouvement islamiste crie haut et fort qu’il est l’autorité légitime à Gaza et qu’il est le seul habilité à superviser les opérations de reconstruction. Israël continue de bloquer les passages avec Gaza et jure qu’il ne laissera entrer ni ciment ni fer ni acier, car ces produits « contribueront à renforcer le Hamas et à l’aider à se réarmer ».
Beaucoup de questions ont été posées et discutées à Charm el Cheikh, sauf la plus importante. Celle qui, nécessairement trotte dans la tête de tous les donateurs, mais qu’aucun d’eux n’a osé poser : Jusqu’à quand les donateurs vont-ils continuer à être sollicités à se montrer généreux chaque fois qu’Israël décide d’agresser ses voisins et à détruire leurs infrastructures ? Pourquoi l’unique responsable des destructions n’a jamais subi la moindre sanction pour ses forfaits ? Pourquoi n’a-t-il jamais été forcé à réparer ce qu’il a détruit en Palestine, au Liban et ailleurs ?
Dans pratiquement tous les pays du monde, on continue à enseigner aux lycéens comment l’Allemagne, après la défaite du régime nazi, a été forcée à débourser des sommes colossales à titre de réparation de dommages de guerre subis par plusieurs pays européens. Il en est de même du Japon qui a déboursé d’immenses quantités d’argent à titre de réparation des dommages de guerre subis par plusieurs pays asiatiques. Il en est de même de l’Irak qui a déjà déboursé 13 milliards de dollars et qui doit encore des dizaines de milliards de dollars au Koweït à titre de réparation des dommages de l’invasion de l’émirat en août 1990.
Il est important de noter que l’Allemagne et le Japon ont été forcés de payer alors que les régimes responsables de la guerre ont été détruits. L’Irak, de son côté, continue de payer le Koweït après la destruction du régime de Saddam Hussein, responsable de l’invasion.
En dépit de ces précédents, aucun donateur n’a posé la question qui brûle toutes les lèvres : pourquoi convoquer une conférence de donateurs alors que le régime responsable des destructions à Gaza et au Liban est en place en Israël ? Pourquoi ce pays n’a jamais été invité à rendre compte de ses crimes de guerre ni à payer un seul shekel pour sa responsabilité dans les destructions des infrastructures et de la vie de milliers d’innocents ? Jusqu’à quand l’holocauste va-t-il servir de prétexte à tous les excès et de bouclier assurant à Israël une totale impunité ?
Ce qui extraordinaire c’est que des Juifs se révoltent de plus en plus contre cet aspect fondamentalement immoral de la politique internationale, alors que les Etats les plus puissants du monde continuent de s’en accommoder. Deux cas justifient ce propos.
Gerald Kauffman, un parlementaire britannique de confession juive, dont la mère a été assassinée par les nazis dans son lit, a exprimé sa révolte face aux massacres de Gaza en ces termes : « Ma mère n’est pas morte pour servir de couverture aux soldats israéliens qui assassinent les grands-mères palestiniennes à Gaza. » De son côté, Tony Blair, représentant du quartet, qui regroupe quelques uns des Etats les plus puissants du monde, s’est révolté lui contre les fusées Kassam. Il a visité un « musée » dans la ville israélienne de Sderot où sont entreposés les restes de ces fusées. Tout en regardant ces tubes tordues et déchiquetés, Blair a pris soin d’afficher devant les caméras une mine de celui qui vient de perdre sa mère le matin même.

3 Comments:

Blogger HNANI said...

quand les arabes aurons de la digneté.
quand nous postons dans nos facebook des vidéos des crimes d'israel.
quand nous ne laissons pas la mémoire et l'histoire oublier les crimes d'israel.
Quand nous cessons d'agir occasionnellement.
Peut etre nous aurons le pouvoir de demander à israel de payer ses crimes.

12:04 AM  
Blogger trainspotting said...

Pourquoi Israel ne paie pas ? parce que le Hamas lui donne l'excuse qu'elle est agressée. L'allemagne et le japon étaientt clairement les agresseurs durant la deuxième guerre mondiale, l'Irak était clairement l'agresseur du Koweit.

Israel peut encore dire il y avait la résolution de l'ONU de 48, les palestiniens l'ont refusé à ce titre les arabes et palestiniens ont renié la légalité et ont accepté la loi du plus fort , et le plus fort ça a été moi.
Maintenant le Hamas veut à la fois utiliser cette loi du plus fort (puisque son but ultime c'est que je n'existe plus et qu'il ne reconnait pas officiellement la résolution de 48) et en même temps veut utiliser aussi la légalité (la résolution de 67, et les valeurs humaines qu'il n'applique pas puisqu'il a aussi tué mes civils innocents (avec l'approbation silencieuse des palestiniens d'ailleurs) . Donc puisqu'il ne reconnait pas la première résolution, je n'en reconnais aucune autre et je continue à utiliser la loi du plus fort , qu'il a l'air de bien aimer aussi, et en plus grâce à la loi du plus fort , aux séparations et aux barrages je suis arrivé à obtenir une sécurité que je n'ai pas réussi à avoir en négociant pendant les années post Oslo.

4:08 PM  
Blogger Unknown said...

Aux yeux du monde les arabes sont toujours les victimes?
Pourquoi sont-ils des martyrs? Ils ont le pétrole, ce n'est donc que politique.
Pour être crédible, il faudrait enfin qu'ils reconnaissent aussi leurs crimes!
Je pense aux harkis par exemple.

1:10 PM  

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