airelibre

Saturday, October 11, 2008

Une femme dangereuse

Généralement, les campagnes électorales américaines, surtout quand elles s’engagent dans la dernière ligne droite, s’essoufflent et commencent à dérailler et à voler bas. Côté républicain, la campagne actuelle, grâce au couple McCain-Palin, après avoir volé très bas, elle patauge maintenant dans la boue.
De l’avis de la plupart des observateurs et des commentateurs américains et étrangers, il est rare de trouver dans l’histoire des élections américaines un exemple de campagne électorale qui égale celle-là en termes de bassesse, de malhonnêteté, de mensonge et de déformation honteuse de la réalité auxquels continue à avoir recours l’état major de la campagne de John McCain dans une tentative désespérée de salir le candidat démocrate Barack Obama et le discréditer aux yeux des électeurs américains.
C’est un fait que les républicains sont dans une mauvaise passe et rien ne marche vraiment pour eux. Il sont sur la défensive sur les sujets les plus brûlants : l’Irak, l’Afghanistan, la gestion des catastrophes d’origine naturelle (Katrina et compagnie) et des catastrophes d’origine humaine (Wall Street et compagnie). Mais ceci ne leur donne aucun droit de recourir aux procédés les plus immoraux et de s’adonner à des exercices de véritable lynchage du rival démocrate.
Le fait que John McCain et sa colistière, Sarah Palin, soient « WASP » (White Anglo-Saxon Protestant) ne leur donne aucun droit de traiter Barack Obama avec la condescendance et le mépris dont ils ont fait preuve ces derniers jours.
Lors de leur premier face à face télévisé, des millions de téléspectateurs ont pu observer que pendant les 90 minutes de débat, McCain n’a pas regardé son rival une seule fois, et au cours de leur second face à face, prenant son air le plus condescendant, il n’a pas daigné appeler son rival par son nom, le désignant par un méprisant « celui-là » (That one). Mais ce n’est rien, comparé à ce qui attend le candidat démocrate de la part de « Sarah Barracuda »(1), comme l’appellent déjà les journalistes du New York Times.
Avant de découvrir ce dont elle est capable, il faut savoir qui est Sarah Palin. C’est une ancienne reine de beauté mariée à un champion de course de traîneaux, ces fameux attelages tirés par des chiens et qui glissent sur la neige de l’Alaska. Mère de famille, elle a mis en avant sa carte de visite d’ancienne reine de beauté pour percer dans le monde politique, plutôt exotique, de l’Alaska au point de se faire élire gouverneure (2) de cet Etat qui, politiquement, fait partie des USA, mais géographiquement se trouve à l’extrême nord-ouest du Canada, à des milliers de kilomètres du territoire américain. Sa connaissance du monde extérieur se limite à quelques heures passées dans deux bases américaines en Irak et à Koweït et à une escale dans un aéroport irlandais.
Quant à ses connaissances et expériences en matière de politique et d’économie, elles font les choux gras des caricaturistes des journaux et des comiques de télévision.
Certains se demandent s’il n’y a pas une sorte de division de travail entre MCCain et Palin, celui-là maintenant une certaine tenue dans les débats et celle-ci se déchaînant de toutes se forces contre le candidat Obama. Au cours d’un récent meeting électoral en Floride, Palin a été d’une virulence telle contre Barack Obama, brossant de lui une image si monstrueusement dangereuse que l’un de ses fans a perdu les pédales et a crié à plusieurs reprises « Kill him » (Tuez-le) !!!
La responsabilité de ce grave dérapage incombe à la candidate à la vice présidence qui, à court d’idées et d’arguments, s’est livré à une manipulation en règle de la réalité, nourrissant, volontairement ou involontairement, la colère et la haine de ses auditeurs contre le candidat afro-américain au point que l’un d’eux au lieu de souhaiter sa défaite a appelé carrément à sa mise à mort. Les manipulations auxquelles s’est livrée cette femme dangereuse sont plus hideuses les unes que les autres. Citons l’une d’entre elles.
Dans les années 1960, un certain William Ayers et sa femme Bernadine Dohrn ont créé une organisation, « Weather Underground », au nom de laquelle ils ont commis quelques actions violentes pour protester contre la guerre du Vietnam. Ayant été voisins de quartier à Chicago, Obama et Ayers se sont naturellement et innocemment liés d’amitié. Du coup, pour Madame Palin, qui s’adresse à des millions d’Américains à travers les médias, Barack Obama est « quelqu’un qui, jugeant l’Amérique si imparfaite, s’est lié d’amitié avec des terroristes qui prendraient leur propre pays pour cible », et même pour « renverser le gouvernement des Etats-Unis par la violence ».
Depuis la nuit des temps, cynisme, tricherie et coups bas font partie du jeu politique qui oppose les prétendants au pouvoir. Mais il est rare de trouver dans l’histoire des compétitions politiques un tel degré de malhonnêteté et d’immoralité. L’attaque de la candidate républicaine à la vice présidence contre le candidat démocrate à la présidence dépasse les coups tordus plus ou moins tolérés entre rivaux politiques et verse dans la diffamation et les fausses accusations qui, normalement, relèvent des tribunaux.
Mais le comble est que dans le cas d’une victoire de John McCain, et compte tenu de son âge avancé et de sa santé fragile (la presse américaine fait état de rapports médicaux alarmants), Madame Palin a des chances de devenir présidente en cours de mandat conformément à la Constitution américaine…
On sait que l’ancienne reine de beauté ne connaît pas grand-chose du monde extérieur, et c’est assez problématique pour une prétendante au leadership de la plus grande puissance du monde. Or, l’Associated Press a informé le monde vendredi dernier qu’elle ne connaît pas grand-chose non plus de l’Etat dont elle est gouverneure. Selon l’agence de presse américaine, lors d’un débat public, un citoyen américain a demandé à la candidate pourquoi son Etat, l’Alaska, exporte-t-il tout son pétrole ? Après une hésitation, la candidate répond : « En fait, non, nous n’exportons pas la totalité de notre production pétrolière ». La gouverneure ne sait pas que depuis l’an 2000, l’Alaska n’a pas exporté une seule goutte de pétrole…

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(1) Barracuda : un mot espagnol qui désigne un poisson vorace, connu surtout dans les Antilles.

(2) Dans un rapport de 263 pages rendu public vendredi dernier par le Conseil législatif de l'Alaska, l'enquêteur Steve Branchflower a indiqué que Mme Sarah Palin était coupable de violations des règles éthiques de l'Etat.

2 Comments:

Blogger elgreco said...

bon article Bravo

Et cette agitation fébrile de cette Ptte dame fera du bien à Obama, car les gens regardent, pensent et comparent

Go Obama Go !

3:03 PM  
Blogger elgreco said...

j'ai oublié de poster mon lien de Blog
Sorry

http://rachedelgreco.blogspirit.com/

3:04 PM  

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