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Saturday, February 02, 2008

Terrorisme d'hier et d'aujourd'hui

Forme d'opposition violente au pouvoir en place pour l'obliger à satisfaire une revendication politique, le terrorisme a toujours existé.
De Hassan Sabbah qui, au XIIIe siècle envoyait ses « assassins », après les avoir drogués, tuer ses adversaires politiques, aux brigades rouges italiennes dans les années soixante dix du siècle dernier en passant par l'Irgoun de Menahem Begin, active en Palestine dans les années trente et quarante du XXe siècle, le terrorisme n'a jamais été le monopole d'une religion, d'une culture ou d'une civilisation.

Inventé par des hommes, soucieux d'élargir le champ de leur action, le terrorisme a été et continue d'être utilisé par des Musulmans, des Chrétiens, des Juifs et des Bouddhistes.
Si l'on feuillette rapidement l'histoire du terrorisme, on constatera que cette forme violente d'action politique n'a abouti que très rarement à la satisfaction du but recherché. La règle est que le mouvement terroriste naît, agit quelque temps et disparaît après avoir causé des ravages parmi les innocents et suscité la haine et le mépris parmi la majorité des membres de la société qui l'a vu naître.
A quoi ont abouti les actions politiques violentes des « assassins » de Hassan Sabbah, des Brigades rouges italiennes, d'Action directe en France ou de la Fraction armée rouge en Allemagne ? A rien du tout sinon à avoir fait parler d'eux pendant quelques années avant de rejoindre l'endroit réservé à de tels mouvements : la poubelle de l'histoire.
En fait, les dégâts matériels et humains provoqués par cette forme classique de terrorisme sont insignifiants par rapport à sa nouvelle forme inaugurée par Al Qaïda le 11 septembre 2001. Cette organisation terroriste a eu l'idée diabolique de transformer des avions civils pleins de passagers en fusées lancées contre les deux tours jumelles à New York et contre le Pentagone dans la banlieue de Washington.
Cette action terroriste inédite, massive, et inattendue aurait pu être la première et la dernière si les néoconservateurs américains n'avaient pas réussi à convaincre la Maison-Blanche de tourner le dos aux responsables des horribles attentats et d'utiliser celles-ci plutôt comme prétexte en vue d'accomplir le but qu'ils poursuivaient depuis des années : le renversement du régime de Saddam Hussein. Cet objectif, les néoconservateurs le poursuivaient officiellement depuis exactement le 26 Janvier 1998, date d'une lettre adressée à William Clinton, alors Président des Etats-Unis, pour le supplier d'intervenir militairement en Irak pour renverser le régime baathiste de Bagdad. Cette lettre était signée par les intellectuels et hommes politiques suivants : Elliott Abrams, Richard L. Armitage, William J. Bennett, Jeffrey Bergner, John Bolton, Paula Dobriansky, Francis Fukuyama, Robert Kagan, Zalmay Khalilzad, William Kristol, Richard Perle, Peter W. Rodman, Donald Rumsfeld, William Schneider, Jr., Vin Weber, Paul Wolfowitz, R. James Woolsey, Robert B. Zoellick. Clinton avait ignoré la requête de ces individus, préférant continuer à étouffer l'Irak à petit feu à travers les sanctions inhumaines imposées 13 années durant au peuple irakien, et à travers les bombardements quasi quotidiens des avions américains et britanniques qui survolaient le pays sans répit de 1991 à 2003.
Ces dix-huit personnages, dont la plupart sont connus du grand public, constituaient le noyau dur du courant néoconservateur américain. Ils n'ont apparemment trouvé aucune difficulté à convaincre George Bush de lâcher Al Qaïda et de s'occuper de l'Irak. Et c'est précisément cette manoeuvre néo-conservatrice qui, en dernière analyse, est à l'origine du déferlement sur la planète de cette nouvelle forme de terrorisme d'Al Qaïda qui consiste à envoyer des kamikazes se faire exploser au milieu de civils innocents. Depuis, les morts se comptent par dizaines de milliers, peut-être par centaines de milliers, en Irak, au Liban, en Indonésie, en Jordanie, au Yémen, en Espagne, en Grande Bretagne, etc.
Tout comme les Etats-Unis ont tourné le dos à leur ennemi mortel pour poursuivre un objectif n'ayant rien à voir avec Al Qaïda, celle-ci a aussi tourné le dos à son ennemi mortel pour poursuivre un objectif n'ayant rien à voir avec les Etats-Unis. En d'autres termes, l'armée US, en orientant la puissance de son feu vers l'Irak, elle a permis aux terroristes d'Al Qaïda de fuir vers les zones montagneuses tribales du Pakistan. Et celle-ci, ayant reconstitué ses forces après les bombardements massifs de Tora Bora de l'hiver 2001, elle a suivi l'armée américaine en Irak, mais il était clair dès le départ que la cible d'Al Qaïda n'était pas l'armée d'occupation, mais les Irakiens qu'elle continue de massacrer aveuglément et massivement à coup de voitures piégées que des kamikazes font exploser dans les lieux publics les plus fréquentés.
Etablie en Irak, Al Qaïda s'est transformée en une immense machine terroriste avec un objectif précis : semer le chaos et l'anarchie en Irak à travers une guerre civile qu'elle a tout fait pour déclencher. L'Irak, pour cette organisation terroriste de type nouveau, n'étant qu'une étape à travers laquelle elle tente d'exporter le chaos et l'anarchie dans tout le monde arabo-musulman, en vue de créer à terme « l'empire islamique de l'Indonésie au Maroc ». Combien de morts tomberont-ils encore victimes de cette chimère née dans l'esprit dérangé de Ben Laden, Dhaouahri et leurs acolytes?
Quant aux Etats-Unis, ils continuent de payer le prix fort en hommes et en matériel pour la faute mortelle commise à l'instigation des néoconservateurs qui, à l'image de Rumsfeld, Wolfowitz, Bolton, Rove, Gonzales et d'autres encore, continuent de quitter la scène dans la honte, laissant à d'autres le soin de se débrouiller avec les dégâts incommensurables causés par eux à l'Irak, à l'Amérique et au monde.

1 Comments:

Blogger Unknown said...

le terrorisme d'etat est encore plus sournois.les frappes ciblées d'Israel,les bombardements preventifs Americains,...ont eux aussi montré le chemin.

8:52 AM  

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