airelibre

Sunday, January 27, 2008

La plume et les ciseaux

Chers ami(e)s,

La censure frappe à nouveau au journal La Presse, et cela devient réellement intenable. Le 17 janvier 08, un article sur la tournée du président américain au Moyen Orient et au Golfe a été censuré. Il vous a été envoyé à temps et beaucoup d'entre vous ont exprimé leur étonnement et leur incompréhension qu'un tel article puisse être interdit de parution. Pour ceux qui n'ont pas reçu cet article intitulé "En attendant le jugement de l'histoire", ils peuvent le consulter ci-dessous dans ce blog
Le 26 janvier 08, c'était le tour d'un autre article de tomber victime des ciseaux de M. Mohamed Gontara, directeur de La Presse. Cette fois, il ne s'agit pas de Bush, mais d'Israël. Cela fait 22 ans que je commente l'actualité internationale au journal La Presse, et jamais on ne m'a fait comprendre que l'un ou l'autre des mes centaines d'articles écrits sur la politique israélienne était trop dur pour Israël. L'article censuré ne parle même pas des crimes, bien réels et trop nombreux d'Israël, mais analyse les erreurs historiques de ce pays et son encouragement dans la persévérance dans l'erreur par le soutien systématique prodigué aux différents gouvernements israéliens par les différents gouvernements américains.
Comme vous le constaterez, en lisant cet article ci-dessous, il n'y a ni insultes ni contre-vérité, mais de l'analyse pure en me basant sur des faits historiques bien réels. Si la critique est jugée par certains un peu incisive, je peux vous assurer qu'elle est un peu trop molle par rapport aux critiques au vitriol signées quotidiennement par des journalistes israéliens contre la politique de leur pays, comme Uri Avnery (dont les articles peuvent être consultés au: http://www.counterpunch.com/ ) ou encore Gideon Levy et Amira Hass (dont les articles acerbes contre la politique de leur pays peuvent être consultés au: http://www.haaretz.com/ ). D'un autre côté, des centaines, des milliers peut-être, de journalistes américains, critiquent de manière cinglante la politique américaine. Par rapport à eux, mes critiques de la politique américaine sont réellement molles. Il n'y a qu'à voir ce qu'écrivent William Pfaff, Paul Krugman, Maureen Dowd, Bob Hertbert, Ron Suskind, Paul Craig Roberts, Jeffrey St. Clair etc. Googlez leurs noms et vous verrez l'extraordinaire férocité avec laquelle ils commentent les erreurs politiques de l'actuelle administration américaine. La question qui se pose est : pourquoi, quand il s'agit de commenter la politique israélienne et américaine, les journalistes israéliens et américains bénéficient d'une liberté substantielle, et nous à La Presse, on se voit dénier ce droit et cette liberté par un directeur qui persiste à vouloir exercer son "pouvoir régalien"?
Il est à rappeler ici que M.Gontara est journaliste puisqu'il a sa carte professionnelle qui, par ailleurs, vient de lui être renouvelée pour l'année 2008. Mais on ne peut s'empêcher de constater que dès son arrivée à la tête de La Presse, il a troqué la plume du journaliste contre les ciseaux du censeur. Quand il a censuré mon premier article (celui-là est le quatrième), je suis allé m'enquérir de la raison. Brandissant ses ciseaux de censeur, M. Gontara m'a répondu en ces termes:"Moi, Monsieur, j'ai un pouvoir régalien dans ce journal".
Moi personnellement, j'aurais fait contre mauvaise fortune bon cœur et accepter ce "pouvoir régalien" s'il était utilisé pour le bien du journal, pour l'élévation de son niveau et l'amélioration de son contenu. Mais hélas, la qualité de notre journal se dégrade de jour en jour et je n'émets là aucun jugement subjectif, mais c'est l'avis de tous ceux, et ils sont nombreux, que moi et mes collègues avons entendu évaluer La Presse.
Même dans les cercles officiels, l'évaluation du contenu et du niveau de notre journal est négative. Il y a quelques semaines, le ministre de la communication et des relations avec le parlement, M. Rafaa Dkhil, était invité à une réception organisée par La Presse à l'Hôtel Africa. Dans l'allocution qu'il a prononcée, le ministre n'a pas caché son amertume face à la dégradation de la qualité et du niveau de La Presse. Il a donné l'exemple de "la couverture" par La Presse des débats budgétaires de décembre dernier à l'Assemblée. Cette "couverture" a affirmé M.Rafaa Dkhil était d'une qualité très médiocre, loin derrière celle de tous les autres journaux de la place. Inutile de dire que La Presse du lendemain n'a reproduit aucune des critiques émises par le ministre à l'égard de notre journal. Pire encore, aucun journaliste de La Presse n'a été autorisé à écrire un article sur la réception en l'honneur de nos anciens collègues retraités. "Non, je passe la TAP", a tranché M.Gontara. Une réception organisée par notre journal où tous les journalistes de La Presse étaient présents et le directeur décide arbitrairement de publier une dépêche de l'Agence Tunis Afrique Presse. C'est une honte que les journalistes de La Presse n'ont jamais vécue auparavant et n'ont toujours pas digérée.
Chers amis, je vous prend à témoin de l'arbitraire du directeur de La Presse. Si vous trouvez dans mon article le moindre écart, la moindre phrase censurable, n'hésitez pas à me le faire remarquer. Je compte sur vous pour l'effet boule de neige. Faites suivre l'article censuré et le texte qui l'accompagne à toutes vos connaissances. Je souhaite vivement que cet article censuré soit lu par le maximum de responsables dans ce pays, non pas par désir vaniteux d'être lu, mais pour qu'ils voient le niveau absurde et ubuesque que peut atteindre la censure dans notre journal qui, comme l'a dit M. Rafaa Dkhil, aurait dû être la locomotive qui tire l'information vers les hauteurs. Mais hélas! La Presse continue de s'enfoncer chaque jour un peu plus.

3 Comments:

Anonymous Anonymous said...

Bonjour si Hmida, je me suis permis de publier vos deux papiers (censurés par la presse),que j'ai reçu par mail de Ziéd El hani. je n'avais pas l'adresse de votre blog je viens de le découvrir ce matin.J'ai mis le lien vers votre blog sur votre nom. Rabbi y3inek et courage pour notre pays.

9:01 AM  
Blogger boumina said...

Bonjour,
Pauvre presse, pauvre "La Presse". Pauvre medias boudourou' autres ertt et tap).
Mais pourquoi nous sommes up to date dans tous les secteurs sauf celui des medias.?Pourquoi la pensee communicationnelle, la culture communicationnelle meme de nos dirigeants est_elle si nulle , si catastrophique?

10:00 PM  
Blogger boumina said...

(suite)
Mais qui sont-ils ceux à qui on aconfié la direction et le mangement de notre systeme mediatique.? Pauvre gontara et autres tap et ertt

10:12 PM  

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