airelibre

Monday, January 11, 2010

George, Omar et les ADM

Quelle différence y a-t-il entre George W. Bush, l’ancien président américain, et Omar Farouk Abdelmottalib, le jeune terroriste nigérian ? Le premier avait l’arme de destruction massive dans son imagination, le second l’avait dans ses sous-vêtements (1). Mais s’ils ont cette différence qui les sépare, les deux hommes ont beaucoup de points communs qui les unit.
Rappelons tout d’abord qu’en 2002, lorsque George tentait désespérément de convaincre le monde que Saddam Hussein dormait sur une quantité terrifiante d’armes de destruction massive, Omar était un jeune lycéen de 14 ans. Depuis, chacun a fait son chemin pour se retrouver l’un à la retraite en train de méditer sur les catastrophes engendrées par ses décisions désastreuses, l’autre en prison en train de méditer sur son malheur engendré par les dérapages qui l’avaient poussé dans les bras des illuminés d’Al Qaida.
George n’a pas eu la gloire qu’il escomptait pour ses « faits d’armes » dans la bataille qu’il a livrée contre « le mal », et Omar n’a pas eu les vierges promises par ceux qui lui avaient fixé une arme de destruction massive dans les sous-vêtements.
Cela dit, George et Omar ont un point commun fondamental : l’un et l’autre, toutes proportions gardées et chacun selon ses moyens, ont mis en danger la sécurité des Etats-Unis et du monde ainsi que la vie de plusieurs êtres humains. Sauf que le premier a malheureusement réussi sa mission destructrice au-delà des prévisions les plus cauchemardesques, et le second a heureusement échoué à faire exploser en vol un aéronef civil transportant d’Amsterdam à Detroit quelques 300 personnes.
Avant de s’engager dans sa politique désastreuse, George a entendu de ses propres oreilles Dieu lui dire textuellement : « George, je t’ai fait élire président pour que tu combattes le mal. » Et avant de s’engager dans sa mission suicide, Omar a sans doute entendu la même chose de la part de ceux qui se sont arrogés le droit de parler au nom de Dieu pour le convaincre qu’il a été choisi pour combattre « le mal », et que son combat consiste à détruire un avion appartenant à l’ « ennemi américain ».
Convaincus l’un et l’autre que Dieu les a choisis pour combattre « le mal », George de par sa position de chef de l’Exécutif, a mis l’armée la plus puissante du monde en branle et l’a envoyée à des milliers de kilomètres de Washington à la recherche de « monstres » à abattre. Quant à Omar, de par sa position de simple recrue d’Al Qaida, il a mis une arme de destruction massive dans ses sous-vêtements et est parti à des milliers de kilomètres des camps d’Al Qaida avec la détermination de massacrer quelques centaines d’innocents qu’il prenait sans doute pour des monstres.
A ce niveau, George et Omar, toutes proportions gardées, ont agi l’un et l’autre sans état d’âme et sans le moindre égard pour les innocents. En provoquant, par ses décisions erronées, la mort de centaines de milliers d’êtres humains, George n’avait pas l’air affecté et a continué jusqu’au bout à croire qu’il avait raison. Ayant failli provoquer la mort de 300 êtres humains, Omar ne semble pas affecté outre mesure, et, si l’on juge par sa décision de plaider non coupable après son inculpation par la justice américaine, il doit être sûrement convaincu d’avoir fait le choix juste.
George et Omar partagent le même mode de fonctionnement mental, le même fanatisme. Le premier pense que dans la bataille contre « le mal », le sacrifice de millions d’innocents est tout à fait naturel et est dans l’ordre des choses. Pour le second, la vie de 300 personnes ne doit pas peser lourd face à la bataille contre « le mal ». Les deux mènent le même combat, mais à chacun son « mal », si l’on peut dire.
George a beaucoup fait pour l’expansion de la haine et des rancoeurs dans le monde. Il a passé le clair des huit années de sa présidence à verser de l’huile sur le feu, à multiplier les foyers de tension dans le monde et à nourrir, par ses discours et par ses décisions, l’intolérance, l’extrémisme et le fanatisme. Il n’a épargné aucun effort pour élargir dramatiquement le fossé qui sépare l’Occident du monde musulman.
Si Omar avait réussi son entreprise terroriste le jour de Noël, outre les centaines d’innocents qui auraient perdu la vie, le résultat le plus grave aurait été plus de haine, plus de rancoeurs, en un mot, le fossé entamé par George aurait gagné quelques mètres de profondeur. La règle qui veut que tous les extrémismes se rejoignent se vérifie encore une fois. Omar, même en échouant, a tout de même eu sa petite contribution dans le creusement du fossé dans l’approfondissement duquel George a joué un rôle majeur.
George et Omar symbolisent deux réalités antagonistes. Deux réalités si antagonistes et si contradictoires qu’elles ont fini par se rejoindre pour se nourrir mutuellement. Tout bombardement de civils dans quelque théâtre d’affrontement que ce soit, est un bienfait pour Al Qaida et les talibans qui en profitent pour recruter et pour commettre des attentats. Et tout attentat commis appelle de nouveaux bombardements etc. Ainsi va cette mécanique infernale qui consume tout sur son passage.
Au fait, si George n’avait pas eu ces armes de destruction massives dans son imagination, Omar aurait-il eu une dans ses sous-vêtements ?

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(1) La justice américaine a inculpé le 6 janvier dernier le jeune Nigérian de « tentative d’utilisation d’une arme de destruction massive ».

2 Comments:

Blogger Khaldoun said...

Même combat ???
Oui bien sur, d'ailleurs pour que George et Omar soient quittes il faudrait que ce dernier soit condamné à deux lancés de chaussures ratés.

10:02 PM  
Blogger laabed said...

l'effet "Obama" a été éphémère le temps d'une pause . entre occident et islamistes ;; l'ennemi d'hier est ennemi d'aujourd'hui et celui de dema.in

10:30 PM  

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