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Wednesday, November 22, 2006

Désastre à Abou Ghraib, de Hmida Ben Romdhane

DESATRE A ABOU GHRAIB, édité par GPLCOM, est dans les librairies depuis juin 2005. Il vous fait faire un voyage dans les dédales de la décision politique américaine et démonte les mécanismes de la conspiration dont a fait l’objet l’Irak.Ci-après la présentation de l’auteur et de son œuvre, suivie de la préface de l’éditeur, le Groupe de Presse Libre et Communication.
Présentation de l’auteur
Hmida Ben Romdhane est né en 1952 à Ksour Essaf, dans le Sahel tunisien. Titulaire d'un DESS en Sciences politiques à la Sorbonne, il est journaliste au quotidien «La Presse de Tunisie» depuis 1986. Toutefois, il a quitté momentanément «La Presse» à deux reprises. La première fois pour aller diriger à Marrakech le mensuel "Maghreb Magazine" (1993-1994), et la seconde pour s'engager dans une expérience de travail humanitaire avec le Comité International de la Croix Rouge (CICR) entre juin 1997 et juin 2001.Cette expérience enrichissante avec le CICR l'a mené, tour à tour, en Irak (deux ans) en Palestine (une année) et en Iran (trois mois). En tant que collaborateur du CICR, son travail a consisté essentiellement à visiter les prisonniers kurdes au Kurdistan irakien, les prisonniers étrangers à Abou Ghraib, sous Saddam Hussein, les prisonniers palestiniens détenus par l'Autorité palestinienne, ainsi que ceux détenus dans les différentes prisons israéliennes. Enfin, en Iran, il a participé au rapatriement de quelques milliers de prisonniers de guerre irakiens détenus depuis la guerre Iran-Irak.Par ailleurs, l’auteur a effectué de nombreux reportages pour le compte de «La Presse» aux quatre coins du monde (Etats-Unis, Japon, Pakistan/Afghanistan, Cambodge, Inde, Côte d’Ivoire, Bénin, ainsi que plusieurs pays arabes et européens).Au cours des deux années passées en Irak, l’auteur s’est fait des dizaines d’amis irakiens ; certains d’entre eux sont morts dans cette guerre dont les motivations sont analysées en profondeur dans ce livre.L’enquête menée par l’auteur démontre, documents et références à l’appui, qu’au-delà des tortionnaires impliqués, désormais aux mains de la justice, les vrais responsables de la torture des prisonniers irakiens d’Abou Ghraib sont de hauts fonctionnaires occupant des postes de responsabilité au ministère de la justice, au Pentagone et à la Maison Blanche. Ce sont eux qui ont enclenché la terrible mécanique.L’enquête démontre aussi, preuves à l’appui, que l’Irak était au point de mire des néoconservateurs américains, bien avant les attentats du 11 septembre 2001. Ces attentats étaient, en fait, une aubaine pour eux, dans la mesure où ils ont pu les doter de l’ennemi qu’ils cherchaient désespérément, et en fonction duquel ils avaient élaboré la doctrine qui manquait à l’Amérique depuis l’effondrement de l’Union soviétique. Cette nouvelle doctrine de la «guerre préventive», en les engageant dans un conflit armé sans issue, s’avèrera extrêmement dommageable à la fois pour la réputation des Etats-Unis et pour leur statut stratégique dans le monde.
Préface de l’éditeur
Scandaleux, inadmissible, inattendu de la part de l’Amérique des droits de l’homme, ce qui s’est passé dans la prison d’Abou Ghraib est-il le fait d’un dérapage conjoncturel bien circonscrit ou l’aboutissement inéluctable d’un processus ?Journaliste de carrière dirigeant le service «Monde» du quotidien tunisois «La Presse», Hmida Ben Romdhane a une bonne connaissance du terrain des événements. Les Etats-Unis d’Amérique, tout d’abord, dont il est un observateur attentif et qu’il a visités par deux fois. L’Irak, ensuite, et plus spécialement la prison d’Abou Ghraib elle-même, qu’il a inspectée plus d’une fois avec la Croix Rouge Internationale.Son livre «Désastre à Abou Ghraib» ne fera donc pas que s’indigner ou dénoncer un scandale universellement décrié. Bien au-delà de la simple condamnation, son ouvrage se présente comme la moisson d’une véritable enquête en profondeur sur les mécanismes intimes qui ont conduit, rouage après rouage, la patrie des droits de l’homme à ce désastre inédit qu’ont été les scènes inqualifiables d’Abou Ghraib.«Désastre à Abou Ghraib» est aussi, pour l’auteur, un bon prétexte le conduisant à l’origine du mal dont l’analyse va s’avérer complexe et problématique. Cette maladie causale, c’est la démarche des néoconservateurs américains, qui marque une véritable fuite en avant par rapport à l’approche séculaire des Etats-Unis en matière de politique internationale. Dans ses recherches, l’auteur a dû consulter plus de 10.000 pages de documents, de notes et de publications, dont il livre, ici, les détails les plus poignants. De même rapporte-t-il les révélations et les conclusions de trois rapports tout à fait officiels commandités par les autorités américaines.Parlant des néoconservateurs, Hmida Ben Romdhane écrit : «Les unilatéralistes étaient marginalisés sous les autres administrations, y compris sous celle de Reagan». expliquant que le groupe Wolfowitz était obsédé par l’idée de déloger Saddam Hussein, et fera tout pour convaincre Bush père. En vain. Ne lâchant pas prise, les néoconservateurs, allaient également adresser une lettre, dans le même sens, à Bill Clinton, une fois élu, où il était déjà question des fameuses «armes de destruction massive» de l’Irak. Parmi les signataires : Donald Rumsfeld, Richard Perle, Elliot Abrams, Richard Armitage… Des personnages qui allaient survivre à plusieurs présidents, avec toujours les mêmes idées en tête. Celles qu’ils finiront par faire prévaloir auprès de George W. Bush. «La dynamique interne de la politique américaine, la structure et la nature des groupes de pression et des acteurs influents à Washington, note l’auteur, à ce sujet, font que le processus de fabrication de la décision politique n’obéit pas toujours aux impératifs dictés par les intérêts américains».Après la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’empire soviétique, ces impératifs avaient perdu de leur clarté, car l’Amérique n’avait plus de grande stratégie à suivre. Les douloureux événements du 11 septembre 2001 allaient tout changer. Le 1er juin 2002, devant les élèves de l’école militaire de West Point, Bush enterre la bonne vieille doctrine de «la dissuasion et l’endiguement» et met en avant celle de «la guerre préventive». Le terrorisme international prenait la place de l’Union Soviétique. Mais, comme le fera vite remarquer Donald Rumsfeld, «à Kaboul, il n’y a pas de cibles à bombarder, il faut aller à Bagdad». Le désir de vengeance, un sentiment d’inachevé suite à la première guerre d’Irak, une irrésistible attirance qu’exercerait le pétrole du Golfe ou tout simplement une volonté de puissance inspirée par l’unipolarisme de fait ayant succédé à la guerre froide, nul n’est vraiment en mesure de dire quel facteur a été déterminant dans la décision de l’Amérique de partir en guerre contre l’Irak de Saddam. Mais, dans la tête de Condoleezza Rice, il est clair que «l’Irak pourrait être la clef du remodelage de toute la région» du Golfe et du Moyen-Orient. Là où l’Amérique de Bush entend imposer sa démocratie, les armes à la main.

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