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Tuesday, June 30, 2015

Terrorisme daéchien et ambivalence américaine

Beaucoup a été dit et écrit sur cette terrible journée du vendredi 26 juin. Le terrorisme a frappé simultanément en Tunisie, au Koweït, en France et en Somalie. Dans toute l’histoire de ce fléau, jamais autant d’attentats liés à la même nébuleuse islamiste n’ont été commis le même jour dans trois continents différents et dans quatre pays distants les uns des autres de milliers de kilomètres. Les plus sanglants et les plus meurtriers de ces attentats, à Sousse et à Koweït-City, ont été revendiqués par les terroristes daéchiens qui s’adonnent à un jeu de massacre terrifiant qu’ils ambitionnent d’étendre à tous les continents et à tous les pays. Car pour les quelques milliers d’illuminés de la centrale terroriste, l’humanité entière est impie et leur « mission divine » consiste à mettre les sept milliards d’êtres humains que compte la planète sur le « droit chemin », à moins qu’ils ne préfèrent la décapitation. Ces illuminés daéchiens croient dur comme fer à leur « mission divine ». L’une des vidéos les plus tragi-comiques dont pullulent les réseaux sociaux, et dont on sait trop si on doit en rire ou en pleurer, montre un terroriste visiblement crasseux et pouilleux, tenant son kalachnikov et assis à même le sol à côté de la grotte qui lui sert d’abri dans l’une des montagnes d’Afrique du nord, proférant cette menace à l’attention des « croisés » : « la conquête de la Maison blanche est pour bientôt »… Comment des terroristes vivant dans des grottes et rongés par la saleté et la gale arrivent-ils à se mettre en tête l’idée saugrenue qu’ils sont en mesure de transformer la plus grande puissance militaire et économique de tous les temps en colonie islamiste ? En fait, cette idée est saugrenue pour toute personne sensée, mais elle est parfaitement normale pour l’habitant des grottes des montagnes nord-africaines, pour le terroriste qui se fait exploser dans une mosquée chiite au Koweït, pour l’illuminé qui court comme un fou en Irak et en Syrie à la recherche d’ « ennemis de Dieu » à tuer ou encore pour le terroriste qui décapite de pauvres innocents sur les plages libyennes. Car pour ces gens qui, pour tout bagage religieux et doctrinal balbutient incorrectement quelques versets du Coran, qui ont subi un lavage de cerveau en règle et qui voient avec émerviellement l’étendue des terres conquises en Irak et en Syrie par une organisation terroriste auto-baptisée Etat islamique, les jeux sont faits. La deuxième conquête de New York et Washington (après celle du 11 septembre 2001) est pour bientôt et la grande machine militaire américaine ne tardera pas à passer sous les ordres du khalife Baghdadi ou de son successeur. La machine politico-sécuritaire américaine ne peut ignorer cette fantasmagorie délirante des terroristes islamistes. Des milliers de citoyens américains sont tombés victimes de cette fantasmagorie en août 1998 à Dar Essalem, à New-York et Washington en 2001, à Nairobi en 2011, à Benghazi en 2013 etc. Pourtant, la réaction américaine est toujours ambivalente et entourée de mystère, pour ne pas dire plus, quand il s’agit de confronter la nébuleuse terroriste. Si l’on prend le cas du groupe terroriste le plus cruel, le plus meurtrier et plus dangereux pour la paix de la planète, on reste pantois face au paradoxe saisissant entre l’activisme ravageur de Daech en Syrie, en Irak et en Libye d’une part et la passivité consternante américaine d’autre part. Tout le monde sait que les deux seules fois où l’aviation américaine est intervenue efficacement contre les terroristes de Daech, c’était pour les empêcher de pénétrer dans le Kurdistan irakien et Ain el Arab-Kobani, enclave kurde sur la frontière syro-turque. En Irak et en Syrie, les terroristes de Daech sillonnent en toute liberté les larges zones qu’ils occupent. Pire encore, ils se déplacent avec leurs chars, leurs tanks et leurs véhicules blindés et armés en files indiennes longues de plusieurs centaines de mètres, parfois en plein désert sans le moindre relief ou la moindre verdure pour se cacher en cas d’attaque. L’aviation américaine est parfaitement capable de les anéantir sur place, mais mystérieusement elle ne fait rien. Face à cette duplicité des Etats-Unis qui pataugent entre un discours anti-terroriste lénifiant et une passivité désastreuse vis-à-vis de la progression daéchienne, le monde doit exiger une explication. Les dirigeants turcs sont-ils plus courageux que leurs homologues américains ? Au moins les Turcs ont le mérite de la franchise en expliquant clairement que les terroristes daéchiens ne constituent aucun danger pour leur pays, contrairement aux Kurdes qui cherchent, selon eux, à fonder un Etat. Dès lors, on ne s’étonne plus de la politique pro-daech et antikurde du gouvernement islamiste de M. Erdogan. Compte tenu de l’ampleur de la menace de Daech qui pèse sur les cinq continents, L’ONU et toutes les instances influentes sur la scène mondiale doivent assumer leur responsabilité en exigeant une explication claire de la Maison blanche concernant la duplicité et l’ambivalence de leur politique. Clairement, les Etats-Unis n’ont aucune intention de détruire Daech. Pourquoi ? C’est la question que le monde doit leur poser avec insistance. En attendant l’improbable réponse, plusieurs pays au bord de l’épuisement et des millions de personnes continuent de subir dans leur chair les conséquences du déchainement sanguinaire de quelques milliers d’illuminés qui bénéficient du soutien actif de deux ou trois pays irresponsables de la région, et surtout de la passivité coupable de l’unique puissance capable de les écraser en quelques jours.

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